Les VOILES d'IROISE

 Qui a fait ces Voiles d’Iroise-Lo, sait que le soleil est Brestois !

Avant même d’entamer ce récit haletant, il convient (j’en conviens) de rendre un vibrant hommage à la dernière des Kerrand, l’ex-petite Swanounette qui a bien poussé à force de grandir & qui, de presque fille kerrandaise ( ?), est désormais à point vélique pour être désormais l’une des chevilles ouvrières – quoique les histoires de cheville c’est plutôt son Papounet - du blond gynécée krakenique. Or donc, le p’tiote à la voile chantante nous a concocté un hymne à la Coupe des 2 Phares Sud que les nordistes envieront aux sudistes pour les siècles des siècles, Winch Allah ! La rade de Brest est comme les rades éponymes, toujours pleine de surprises : on sait où et à quelle heure on prend le départ, la suite dépend de la hauteur d’eau. On aura ainsi tantôt connu la balise évasive du Moulin Blanc qui permit à Joshua et à Tête en Bois de faire les winners toutes classes.

Donc, là, il a fait beau, un temps de demoiselle comme disent les matelots. Mais le bonheur de naviguer en métropole océane ne doit pas faire oublier que le trop plein de soleil (et le manque de sommeil) n’exclut pas l’attention sur l’eau (j’adore les préceptes de ce type, total nazes) Où l'on apprit une fois encore (c’est reparti dans la nazitude !) sur le tas et pour le quidam marin à son insu, que la symbiose voilier-skipper-équipiers, la connaissance du terrain de jeu et de ses subtilités, ainsi que l'observation des adversaires, sont plus conséquentes que la possession d'une électronique sophistiquée. Et même d’un canote affuté ! On traduira que ce jour-là donc, Kraken avait embarqué son arme secrète, le Fanch de Lampaul Plouarzel. En l’honneur duquel, pour le féliciter du contre bord de la mort qui a emporté une partie de la flotte se ramasser courants et vents dans le nez à la Punta de los Ibericos, nous dédions cette amicale comptine :

« Ton Fanch allons est décousute

Et si ça continute

On verra l’traou d’l’aber Ildute »

Voila, ça c’est faite !

Donc, 2 manches courues d’un bout à l’autre de la rade. De belles manches de bonheur après toutes les misères météo. Des bords merveilleux où le friselis des vaguelettes clapote contre la coque doucement gitée, où l’équipage est harmonie, joie et au top des réglages fins, … pourquoi, oui pourquoi n’est-ce pas toujours ainsi ? * La première. Les scores de la C2P étant quasi acquis (dixit Fanch of MTT), KHAYYAM, CHRISANDO, ORANA, KRAKEN, RAAN allongeaient la foulée pour gagner les Voiles d’Iroise 1ères du nom. Moins à l’aise dans le petit temps, NINITA, MOWGLI, NONNA, VELA et PANURGE s’engagent à fond. Le Langlois est emporté par Mao Ti Toï puis petit parcours côtier avec dans l’ordre Rade 1, Pénoupèle, Le Renard, Rade 1. Bord de près, puis bord de spi. KHAYYAM et CHRISANDO passent en tête la bouée de Renard poursuivis par MMT et KRAKEN. C’est là que Mao Ti Toï - le Requin Inverti en polynésien ou la Joyeuse Maison Jouet en breton ou encore le Jouet du Petit Timonier en chinois - jouant l’influence des structures de la ville et du port par vent de Nord, gagne en réel suivi de KRAKEN au rating. KRAKEN gagne la première manche.

Pose dèj’ de rêve. Et ça repart pour la deuxième manche. Bord de spi vers le Renard, KHAYYAM mène la flotte, accroché par un CHRISANDO motivé. Petit bord breton de circonstance pour MTT à la bouée et cap sur ROSCANVEL et la POINTE des ESPAGNOLS (cf. Fanch) où KHAYYAM, du fait de son grand tirant d'eau, vire prudemment le premier. Forte dérive à la hauteur de la Cormorandière qui contraindra de nombreux yachts dont KRAKEN II, à tirer plusieurs bords pour atteindre Pénoupèle. Les écarts se creusent et Mao Ti Toï remporte la première édition des Voiles d'Iroise. Kraken est dans les choux. Faisant équipier à l’écoute de spi, je ne peux que m’en féliciter !

Remise des prix et diner au Guip. Atmosphère, atmosphère !

Phil of Saba